M. Evard: Odyssée aux confins de l'indiennage

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Titel
Odyssée aux confins de l'indiennage. de la cuisine des couleurs au négoce


Autor(en)
Evard, Maurice
Erschienen
Chézard-Saint-Martin 2013: Editions de la Chatiere
Anzahl Seiten
224 S.
Preis
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Pierre Caspard

Le dernier ouvrage consacré par Maurice Evard aux indiennes réussit, encore mieux que le précédent (Périple au pays des indiennes, 2002) à combiner une impressionnante érudition avec une iconographie somptueuse, originale et inventive. Il ne s’agit pas ici d’une nouvelle histoire de l’indiennage neuchâtelois, dont il existe déjà plusieurs. L’objet du livre est de rendre visibles, presque palpables, les aspects techniques, artistiques et économiques les plus divers de cette histoire. Il consacre ainsi une série de chapitres aux produits utilisés pour la coloration des étoffes, dans leur état naturel, végétal ou minéral, puis prêts à l’emploi. L’ensemble du processus d’impression des toiles, entre ébauches de dessins et satinage final, est illustré par les différents outils et machines mis en oeuvre ; l’impression à la planche de bois fait même l’objet d’une intéressante démonstration par un spécialiste actuel, Michel Garcia (pp. 67-80).

Se prêtant a priori moins à visualisation, les aspects économiques et sociaux de l’industrie des indiennes font pourtant l’objet d’une iconographie également riche, qui porte sur les entrepreneurs, les bâtiments de fabrique et d’habitation qu’ils ont érigés, l’activité des maisons de commerce et la conjoncture, favorable puis déclinante, avec les faillites et délocalisations qu’elle a entraînées ; des témoignages d’époque – parfois inédits – complètent ici la documentation. Enfin, la vedette du livre est bien sûr l’indienne elle-même, dont de nombreuses reproductions parsèment l’ouvrage. Leur intérêt est loin d’être purement décoratif, car elles s’accompagnent de commentaires d’ordre technique, artistique ou culturel. On apprécie qu’elles ne portent pas seulement sur les plus belles toiles d’ameublement, dont tel ou tel détail est parfois utilement zoomé, mais aussi sur des indiennes plus ordinaires, qui fournissaient le plus gros de la production des manufactures neuchâteloises. Dans sa conclusion, l’auteur évoque le poids de son érudition : « un stock de trente kilos de notes accumulées avec le temps »... Rien de pesant, pourtant, dans les 1,6 kilos du livre auquel elles ont abouti, qui se lit avec autant d’intérêt qu’il se regarde avec plaisir.

Zitierweise:
Pierre Caspard: Rezension zu: Maurice Evard, avec des photographies de Bernard Muller, Odyssée aux confins de l’ indiennage, de la cuisine des couleurs au négoce, Chézard-Saint-Martin, Editions de la Chatière, 2013. Zuerst erschienen in: Revue historique neuchâteloise, Vol. 4, 2014, pages 247.

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Revue historique neuchâteloise, Vol. 4, 2014, pages 247.

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